La Pieuvre du Midi

EXCLUSIVITÉ WEB – ENTRETIEN. CALI : ” L’ESPRIT DU CONCERT ? LA LIBERTÉ “

Ce vendredi 18 OCTOBRE, À 20H30, AURA lieu à la scène nationale de la Cigalière à Sérignan, le concert de Cali, nommé “20 ans d’amour parfait” où il se produira en duo avec le pianiste Steve Nieve… À la veille de cette prestation héraultaise, l’artiste a accepté de répondre aux questions de La Pieuvre du Midi…
 

« Il y a cinq ans, en 2018, à la Cigalière, vous aviez fait entrer le public dans votre chambre avec votre guitare et votre harmonica… Cette fois, en 2024, vous y revenez avec Steve Nieve pour un duo piano voix. Mis à part le fait que vous devez trouver que cette salle se prête à ce genre de prestations, pourquoi faites-vous, à nouveau, ce choix de concert
intimiste ?

Il y a beaucoup de raisons… D’abord, je suis beaucoup sur la route, et pour moi le héros ce n’est pas le chanteur mais la chanson que je balade. Ce que je trouve intéressant dans une chanson c’est de pouvoir la déshabiller et la rhabiller comme l’on veut. Cet été, j’ai fait beaucoup de festivals avec un groupe très rock, j’ai joué aussi avec un Big Band et je me suis aussi produit avec des musiciens classiques.
Mes chansons, je les joue donc de différentes façons. Ensuite, concernant le duo, je dirais d’abord que Steve Nieve… c’est un réel cadeau que de l’avoir avec moi. C’est un ami, un peu comme un frère, on s’est connu il y a plus de dix ans et je suis très chanceux de pouvoir travailler avec lui. Il est tout de même considéré comme l’un des plus grands pianistes du monde. Il n’y a rien d’étonnant à cela quand on sait qu’il a travaillé avec des grands artistes tels que Morrissey, David Bowie, Squeeze, Vanessa Paradis, et a composé de nombreuses musiques de film [comme Sans plomb (2000) ou Désaccord Parfait (2006), Ndlr].
L’esprit du concert que nous jouerons à la Cigalière, c’est la liberté. Dans le choix des chansons, comme dans la façon de les jouer, il y aura énormément d’improvisation. On piochera évidemment dans les classiques de l’Amour parfait, mon premier album, histoire de fêter comme il se doit ses 20 ans, mais on en proposera d’autres que j’espère le public connaîtra ou reconnaîtra…

… justement, votre dernier album “20 ans d’amour parfait” est donc un clin d’œil au premier, l’Amour parfait, qui vous a révélé. Pourquoi après douze albums, avez-vous ressenti le besoin de ressortir vos succès en duo ?

D’abord et très simplement parce que cet album est particulier pour moi. J’ai voulu célébrer l’anniversaire de ce disque car il m’a tout donné. Grâce à lui, j’ai pu partir dans le monde entier pour me produire. C’est la raison pour laquelle, pour le célébrer en lui rendant hommage,j’ai fait un écrin un peu spécial avec Steve Nieve au piano, Steve Wickman le violoncelliste des Waterboys, de U2, de Sinead O’ Connor, et de ma fille, Coco, au violoncelle. Enfin j’ai invité des amis, comme Francis Cabrel, Bernard Lavilliers, Stephan Eicher et plein d’autres, beaucoup d’autres… toute la bande (sourire).

Donc vous vous êtes, avant tout, fait plaisir ?

Ah oui, vraiment c’est comme si j’invitais mes copains à mon anniversaire, je les ai appelés et ils sont tous venus, vraiment tous. Et puis l’accueil du public a été formidable. Je dois vous avouer que ce qui me surprend toujours, c’est quand on joue les chansons de cet album sur scène et que les gens les connaissent par cœur…
C’est vraiment très touchant.

Quand on vous dit que vous êtes une “bête de scène”, un artiste qui vaut le déplacement, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Je trouve ça évidemment très bien que les gens se déplacent… surtout dans le Languedoc-Roussillon, ma terre natale. Pour cette tournée, je ne suis pas encore venu ni à Perpignan, ni dans le coin, je veux donc en profiter au maximum et j’espère que le public viendra nombreux partager ce moment avec moi.

Vous êtes quand même passé à Sète cet été, au Théâtre de la Mer, non ?

C’est vrai (sourire). C’était avec Olivia Ruiz… mais c’était avec le groupe rock, là, à Sérignan, ce sera piano-voix, ce sera donc totalement différent (sourire).

Pour revenir à l’album, vous avez évoqué avoir travaillé avec votre fille aînée, Coco, qui vous a parfois accompagné sur scène au violoncelle. Est-elle en train de marcher sur vos pas ?

Coco qui a 19 ans aujourd’hui, est violoncelliste. Elle joue essentiellement du classique. Ce qui fait que, moi, à côté d’elle, je suis un petit joueur. Elle, elle joue en tant que professionnelle sur mon nouvel album. Elle, c’est une vraie musicienne.

Pour conclure, on ne peut pas se cantonner uniquement au Cali artiste… vous êtes aussi écrivain, auteur de trois livres – Seuls les enfants savent aimer, (2018, Le Cherche-Midi) ; Cavale ça veut dire échapper (2020, Éditions Gabelire) ; Voilà les anges (2021, Albin Michel)…
Si, comme dans Highlander, il ne devait en rester qu’un, un seul, un unique, lequel choisiriez-vous ?

Le quatrième ! (rires). Je travaille sur le quatrième en ce moment, qui sortira l’an prochain. Cette année, il y a une biographie qui est sortie sur ma gueule – Je dois encore vivre de David Desvérité (Archipel) – et j’en suis très fier. C’est un formidable cadeau car j’ai appris plein de choses sur moi (rires). Il faut dire qu’il a posé énormément de questions à
mon entourage… et je me suis redécouvert… différemment (sourire).
Sinon, pour répondre plus sérieusement à votre question, je dirai que mon premier roman, Seuls les enfants savent aimer, est très particulier pour moi. Pourquoi ? simplement parce qu’au moment de l’écrire, je ne me sentais pas capable de le faire. Je raconte les huit mois qui suivent la perte de ma maman, drame que j’ai vécu très jeune et je raconte les jours qu’elle n’a pas pu vivre. Je dirai qu’au final, c’est celui que je garderai.

On ne peut que remarquer qu’au fil des bouquins, vous prenez vos distances avec votre réalité, votre histoire, votre vie…

C’est exact. Disons en fait que Seuls les enfants savent aimer est autobiographique à 98% , Cavale, ça veut dire échapper, à 70% et Voilà les anges, à 50 %. Plus j’écris plus je prends du plaisir non seulement à raconter des choses vraies mais aussi à inventer et amener finalement, le lecteur à démêler le vrai du faux… »

PROPOS RECUEILLIS PAR MARY POSA

► La première partie du concert sera assurée par Pau Roman qui façonne une musique sobre, élégante et directe, entre textures électroniques et résonances naturelles.
► Tarifs : Debout – 20€ ; Assis 26€, 24€ (Privilège), 22€ (réduit), 13€ (moins de 11 ans).
Renseignements et réservations : 04 67 326 326 – www.lacigaliere.fr


 
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