La Pieuvre du Midi

LA GESTION DE L’ASBH PAR LA MAIRIE ÉPINGLÉE

DÉCIDÉMENT, IL N’EST PAS UNE SEMAINE OÙ, directement ou indirectement, l’AS Béziers Hérault ait les faveurs de la presse nationale. La semaine dernière, c’étaient les déboires de son ancien président, Cédric Bistué (voir Pieuvre n°371), cette semaine, c’est, selon le quotidien sportif, L’Équipe, parce que la Chambre des Comptes (CRC) d’Occitanie a épinglé la SASP Béziers Rugby, l’ASBH et la mairie pour la gestion de « son » club, via une SCIC bidon.
 
La coïncidence est tout de même savoureuse. Alors que dans son auto-interview du Journal du Biterrois (n°63 du mois d’octobre), Robert Ménard se félicite d’avoir pris les manettes du club – « (…) c’est en France, le seul club professionnel à appartenir à une ville. C’est-à-dire à chacun d’entre nous [des Biterrois, Ndlr]. Un cas unique ! », L’Équipe (du 1er octobre) révèle donc que la CRC affirme que jamais la Ville de Béziers n’aurait dû devenir propriétaire de l’ASBH : « [Cette] solution, présentée comme transitoire, n’est pas en accord avec les dispositions légales qui encadrent les participations des collectivités dans les sociétés commerciales.
 
Les engagements financiers de la ville dans cette opération, à hauteur de 700 000 euros, devront être rachetés par le futur repreneur ». Et le quotidien de dresser l’inventaire des sommes folles versées par la ville pour « maintenir les équilibres financiers de la société professionnelle ». Entre 2018 et 2023 (période observée), la Ville de Béziers seule a injecté 4,8M€ (sur les 7,1M€ de subventions publiques perçues) dans le club. Et on ne parle même pas des subventions exceptionnelles qui viennent se greffer en cours de route.
Il est possible d’évoquer aussi certains privilèges comme la dispense de loyer pour l’utilisation du stade Raoul-Barrière ou de la brasserie, l’aide technique et humaine municipale aussi… A la fin, cela fait beaucoup, non ? ce n’est en tout cas pas « prévu par le code du sport », d’après la CRC S’il y a quelque chose qui fait plaisir, c’est que la Chambre Régionale des Comptes donne raison à La Pieuvre du Midi qui, depuis 2021, ne cesse de marteler que ce mode de gestion est une anomalie… surtout quand la CRC met en exergue que ce « modèle économique [reste] structurellement déficitaire ». Mais le maire a une autre façon de penser.
Quand on lit le JDB, on voit bien que pour lui, il n’y a aucun souci et que la fin justifie les moyens : « Si l’ASBH joue en Pro D2, c’est grâce à ce rachat par notre municipalité. Sinon, à l’heure qu’il est, nous n’aurions pas vécu la formidable saison qui s’est terminée en juin. »
Donc pour vivre des émotions, aurait-on l’obligation de contourner la loi ?
 
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